Mon frère, nos chemins se sont séparés il y a longtemps déjà. Pourtant nos retrouvailles, certes pas assez fréquentes, m'ont toujours empli de joie. Nous pouvions passer un temps presque interminable debout, au coin d'une rue à discuter de tout et de rien, et à t'écouter refaire le monde. Je suis malheureux aujourd'hui de savoir que ces instants qui me pesaient parfois dans les jambes n'existeront plus. J'ai eu la tristesse d'apprendre ton décès en ce 7 juillet et cette date a résonné en moi et s'est transformé en "siete de Julio" . Je suis reparti 50 ans en arrière et je t'ai revu avec ta bande de copains revenant des fêtes de Pampelune, le béret navarrais avachi sur la tête et les vêtements teintés à la sangria. Dans un coin de la porte, c'est avec du rire et du soulagement que notre père te regardait regagner la maison après ces quelques jours loin de nous.
Nous ne t'oublierons jamais et pensons fort à tes enfants et petits enfants que tu quittes bien trop tôt.
Adieu mon frère.